8/8/2021

Le BioGNV : le carburant alternatif du futur

Le BioGNV est une invention majeure pour révolutionner le secteur du transport et de l’industrie.

En effet, le BioGNV est la version renouvelable du Gaz Naturel Véhicule (GNV). Pour le produire, il s’agit de récupérer des déchets organiques agricoles, ménagers ou industriels et appliquer le principe de la méthanisation.

Grâce à cette fabrication issue de nos déchets, le BioGNV est sans conteste un carburant idéal pour envisager une mobilité durable. Autre avantage : c’est une façon de développer l’économie circulaire.

Mais précisément, pourquoi le BioGNV est-il intéressant ? Quels sont les enjeux autour de son utilisation ? Et comment est-il fabriqué ? C’est ce que nous verrons dans cet article.

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Qu’est-ce que le BioGNV ?


Le BioGNV est un carburant pour les véhicules qui se distingue des autres carburants par son processus de production. Il ne faut pas le confondre avec le GNV classique.


Définition du BioGNV


Le BioGNV ou biogaz ou biométhane est un carburant utilisé comme combustible pour les véhicules. Il est composé au minimum de 95% de méthane (CH4). Le bioGNV, contrairement à d’autres carburants, n’est pas issu de sources fossiles. 

Le BioGNV est produit de manière renouvelable car il provient de la méthanisation de résidus organiques. Il peut aussi être composé de boues de stations d’épurations, de produits agricoles ou de tontes de pelouses. 

C’est pourquoi le BioGNV est considéré comme une énergie renouvelable et “verte” par les législations européenne et française. Il constitue une réponse adaptée aux enjeux de la transition énergétique.



Différence entre BioGNV et GNV


Il est assez courant de trouver les deux termes BioGNV et GNV ensemble. Il s’agit en effet de deux carburants utilisés comme carburant dans les stations d’avitaillement pour véhicules fonctionnant au gaz naturel.

La différence notable entre les deux est la façon dont ils sont produits : le GNV, gaz naturel pour véhicules est un gaz naturel issu du sol. Il peut être comprimé (GNC) ou liquéfié (GNL).

Le biométhane ou BioGNV, lui, est issu d’installations de méthanisation. On peut aussi le transformer et créer ainsi du BioGNC ou BioGNL.

Même si la façon de produire les deux gaz est différente, le BioGNV a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel. 


Son utilisation ne nécessite pas d’adaptation technique particulière : il peut être valorisé ou stocké comme le gaz naturel. En tant qu’automobiliste, on peut faire le plein facilement, comme dans les stations GNV.


biognv


Les différents modes de production du BioGNV


Le biométhane est une technologie idéale qui utilise les déchets ménagers, urbains ou agricoles. À côté de la méthanisation, deux autres techniques promettent de belles perspectives au biométhane. 


La méthanisation


Il est possible de produire du BioGNV grâce à la méthanisation, aussi appelée la digestion anaérobie

Il s’agit d’un processus de décomposition biologique naturel qui a lieu en l’absence d’oxygène et en présence de micro-organismes. Ainsi, les matières organiques sont converties en un gaz qui peut être utilisé.

On considère que ce mode de production du BioGNV ne représente que 30% du biogaz utilisé actuellement.

Les unités de méthanisation accueillent toutes les matières organiques susceptibles d’être décomposées. Il faut cependant que ces matières organiques soient riches en eau. Ainsi, cela peut concerner les déchets :

  • Agricoles : résidus de cultures, eaux de salle de traite, déjections
  • Agro-industriels : laiteries, caves vinicoles, abattoirs
  • Municipaux : rejets de tontes de gazon, ordures ménagères, boues de station d’épuration, restes de la restauration collective

Les unités ou usines de méthanisation sont donc généralement installées à proximité de points stratégiques comme une exploitation agricole. 

Chaque unité de méthanisation est composée de différents systèmes qui vont permettre le processus de digestion anaérobie. À la fin, le biogaz est produit ainsi que le digestat : un produit humide et riche en matière organique.

Pour stocker le gaz produit, les unités de méthanisation comprennent un espace de stockage du gaz avec un déshumidificateur ou de production d’électricité. Il est aussi possible que le biogaz soit directement injecté dans le réseau de gaz de ville.

ARTIS participe activement au déploiement de stations de méthanisation dans la région Pays de la Loire au travers de sa participation en tant qu’adhérent à l'association  Méthatlantique fondée en 2016, mais également dans l'accompagnement des ingénieries sur les techniques de pose et la réglementations des tuyauteries soumises à la DESP.

La pyrogazéification 

La pyrogazéification est une technique dite de 2ème génération pour produire du BioGNV. En effet, ce procédé n’est pas encore répandu. 

La pyrogazéification viendra compléter la méthanisation traditionnelle lorsque cette technologie sera industrialisée.

La technique repose sur un autre processus naturel de fermentation des matières organiques. 

Pour ce faire, il s’agit de chauffer les déchets à haute température, entre 250°C et 1500°C. Ainsi, grâce à la chaleur et une faible quantité d’oxygène, les déchets sont convertis en gaz.

 

Le power-to-gas

Le Power-to-Gas est également un outil pour décarbonner le gaz et à la fin du processus, créer du BioGNV. 

Lorsque les énergies renouvelables produisent un surplus d’électricité, le Power-to-Gas consiste à transformer ce surplus en hydrogène par l’intermédiaire du processus d’électrolyse de l’eau.

Ainsi, l’hydrogène est introduit dans le réseau de gaz ou est transformé en méthane de synthèse grâce à la méthanation et l’insertion de CO2. 

La solution du Power-to-Gas serait une solution idéale dans les prochaines décennies pour stocker les excédents de production d’énergie. En France, des projets existent pour le développement de la filière comme le projet GRHYD, Jupiter 1000 ou encore STORENGY. 

produire le biognv


Les enjeux autour du BioGNV


Face à de nombreux enjeux de santé publique et au réchauffement climatique, le BioGNV a tout pour s’imposer en tant que carburant du futur.

Le bioGNV et la qualité de l’air

Le Bio gaz naturel utilisé comme carburant est une réponse face aux enjeux de santé publique par rapport aux carburants fossiles classiques.

En effet, la combustion de tous les carburants engendre des particules fines qui ont des conséquences sur la qualité de l’air et la santé des usagers. 

À titre d’exemple, en France, tous les ans, on estime à plus de 48 000 décès prématurés provoqués par la pollution atmosphérique et l’air chargé en particules fines. Au niveau mondial, la pollution de l’air est responsable d’environ 7 millions de décès en moyenne par an (Source OMS).

C’est ainsi que les véhicules qui sont équipés d’un moteur pour rouler au GNV ou BioGNV sont intéressants. 

En effet, ces deux carburants ne rejettent pas d’oxydes d’azote, ni d’oxyde de carbone ou ne génèrent pas de fumées noires polluantes.

BioGNV et gaz à effets de serre

Le BioGNV constitue enfin une alternative très sérieuse face aux autres carburants lorsque l’on s’intéresse à l’émission de gaz à effet de serre (GES) du transport routier. 

Le biométhane permet de réduire de 90% les émissions par rapport au diesel. Il est même plus intéressant que l’électricité ou les biocarburants. 

Ainsi, le bioGNV a une place phare dans la transition énergétique des pays pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

En France, la flotte des véhicules circulant au GNV s’agrandit tous les ans et devrait croître massivement dans les années à venir. On ne compte pas moins de 5500 véhicules poids lourds circulant au gaz en France. Les collectivités investissent également dans ce carburant pour renouveler le parc de leurs bus collectifs ou les véhicules types bennes à ordures. 

La transition vers les véhicules à BioGNV répond aux enjeux de santé publique et de pollution. Pour que son développement se fasse le plus rapidement possible, ce sont les points d’avitaillement qui doivent être multipliés.

À ce titre, ARTIS intervient dans les projets d’installation de stations GNC, GNL-C partout en France avec plus de 80 appareils distributeurs installés à ce jour.


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