5/4/2021

Transition énergétique et industrie : enjeux et avenir

Aujourd’hui, lorsque l’on se penche sur la production mondiale d’énergie, on observe qu’elle repose à plus de 80% sur les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel).

Or, les ressources de ces énergies ne sont pas illimitées et leur utilisation a des conséquences sur notre environnement. En effet, la combustion des énergies émet des gaz à effets de serre comme le dioxyde de carbone.

À elle seule, la production d’énergie est la première source d’émission de gaz à effets de serre dans le monde. 

Les États n’ont d’autre choix que de s’engager dans ce que l’on appelle la transition énergétique. Il s’agit de poursuivre l'objectif d'une société qui consommerait moins d’énergie. L’une des solutions est par exemple d’avoir recours aux énergies renouvelables tout en abandonnant progressivement l’utilisation des énergies fossiles.

Mais précisément, quels sont les enjeux liés à la transition énergétique ? Et quels sont les secteurs qui doivent se réinventer pour permettre de poursuivre nos objectifs de réduction des gaz à effets de serre ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.


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Transition énergétique : de quoi parle-t-on ?


La transition énergétique a pour but la modification du système énergétique tel qu’on le connaît aujourd’hui. 

Ses objectifs sont nombreux et s’appuient notamment sur un cadre réglementaire juridique mis en place en France, en Europe et à un niveau mondial.


Une définition de la transition énergétique

On définit la transition énergétique comme étant l’ensemble des actions de transformation de l’ancien système de production, de distribution ou de consommation d’énergie.

L’objectif de la transition énergétique est de venir modifier la façon dont le système énergétique est aujourd’hui organisé pour le rendre plus écologique. Il s’agit de s’adapter et de répondre aux enjeux climatiques auxquels nous faisons face aujourd’hui.

Ainsi, la transition énergétique tend à mettre en place un système qui serait :

  • moins dépendant de l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, charbon…)
  • qui utilise plus d’énergies renouvelables (éolien, solaire, gaz vert…)
  • qui serait mieux optimisé pour éviter le gaspillage
  • qui prend son appui sur les nouvelles technologies et les innovations
  • qui permet au territoire tout entier de bénéficier d’un approvisionnement en énergie en toute sécurité


Le cadre réglementaire de la transition énergétique en France

En France, la question de la transition énergétique est encadrée par La Loi de transition énergétique votée en mars 2015 par le Sénat. 

Le gouvernement français a fixé des objectifs à atteindre en matière de transition pour 2020, 2030 puis 2050. 

Cette loi doit répondre aux enjeux environnementaux et servir la population française. Il s’agit de proposer des solutions pour  :

  • lutter contre la raréfaction des énergies fossiles en se tournant vers d’autres alternatives vertes
  • que les populations qui n’ont pas accès à l’énergie ou qui subissent des coupures d’énergie intempestives sur le territoire puissent bénéficier d’une autonomie totale
  • s’adapter à la nécessité de réduire les gaz à émissions de CO2 et gaz à effets de serre variés (ozone, méthane…)

La loi prévoit aussi d’inciter les changements de comportement des citoyens avec des dispositifs d’aide pour mieux et moins consommer l’énergie (aide à la rénovation des bâtiments par exemple ou aide à l’achat de véhicules électriques).

Des objectifs pratiques ont été signés dans cette loi de transition énergétique. Par exemple : 

  • La loi fixe à 40% la réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2) entre 1990 et 2030
  • La loi prévoit de réduire de moitié le nucléaire dans la production d’électricité à 2025
  • D’un autre côté, les énergies renouvelables devront représenter 23% du bouquet énergétique total : entre l’éolien, le solaire ou l'hydraulique
  • Les logements devront atteindre une performance énergétique conforme aux normes BBC d’ici 2050

Pour atteindre ces objectifs, l’État a fait de l’industrie un acteur central de la transition. En 2020, suite à la crise du coronavirus, 1,2 milliard d’euros ont été débloqués d’ici à 2022 pour que l’industrie s’engage dans la transition énergétique.

Pour ce faire, l’ADEME propose par exemple un appel à projets pour favoriser l’investissement dans des technologies d’efficacité énergétique ou pour soutenir la décarbonation du secteur industriel.

Enfin, à l’échelle internationale et européenne, d’autres accords permettent d’encadrer la transition énergétique comme la COP 21. On citera notamment l’Accord de Paris de 2015 qui vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre des pays signataires de cet accord.


Transition énergétique : une définition


Transition énergétique : quels sont les enjeux ?

Au-delà des questions environnementales, il se trouve que la transition énergétique implique de nombreux autres enjeux. Entre questions de santé publiques et politiques, la transition énergétique est essentielle à bien des égards en 2021.


Enjeux environnementaux et de santé

Le système énergétique actuel s'essouffle et le but de la transition énergétique est de limiter les conséquences de son mode de production  sur l’environnement.

Dans la lutte contre le réchauffement climatique, il s’agit pour le secteur d’utiliser plus d’énergies vertes qui vont être moins polluantes ou utiliser moins de ressources fossiles dont l’extraction est polluante. 

Enfin, derrière l’enjeu environnemental, il y a également un enjeu sanitaire. Aujourd’hui, 92% de la population mondiale vit dans des endroits où la pollution de l’air dépasse les recommandations fixées par l’OMS. 

On sait aujourd’hui que la pollution de l’air est partout et qu’elle est responsable de nombreuses affections respiratoires. 

D’une façon générale, la transition écologique est un outil pour limiter le réchauffement climatique qui constitue un risque sur le climat et les écosystèmes. 

Enjeux économiques et politiques

Derrière la transition énergétique, il y a deux véritables enjeux économiques et politiques

En effet, la réduction de la consommation d’énergie ou de ses coûts de production serait d’abord un bénéfice économique positif pour les collectivités ou les entreprises.

De plus, le système actuel repose sur la dépendance à des énergies fossiles dont les stocks ne sont pas illimités. Ces stocks ne sont pas toujours mobilisables et leur prix peut varier en fonction des crises et de la géopolitique.

Enfin, la production énergétique en France est assurée par l’utilisation du nucléaire. L’utilisation du nucléaire fait débat depuis de nombreuses années. Ces détracteurs mettent en avant la question du stockage des déchets nucléaires et également la sûreté des installations vieillissantes.


Le rôle de l’industrie dans la transition énergétique

L’atteinte des objectifs de la loi de transition énergétique devra s’appuyer sur la coopération et le renouvellement de différents secteurs. 

Il s’agit donc de développer le secteur de l’énergie propre, de procéder à une restructuration du secteur du bâtiment et d’encourager la mobilité douce. Enfin, faire le choix de l’offre technologique bas carbone pourra permettre des économies d’énergie dans l’industrie.

La production d'énergie propre

L’un des premiers défis et rôle de l’industrie dans la transition énergétique pour la croissance verte est la production d’électricité

D’une part, pour suivre le cadre de la Loi de transition énergétique, l’objectif est de doubler la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique.

Par énergies renouvelables, on parle des énergies suivantes :

  • des énergies éoliennes
  • du solaire
  • du bois
  • de l’énergie marine
  • du biométhane

À ce jour, les centrales nucléaires sont à l’origine de la majorité de l'énergie produite et consommée en France. Mais ce poids devrait se voir réduire de 50% dans le cadre des engagements pris avec les lois sur la transition énergétique.

Pour que les énergies renouvelables se développent, il faut d’abord atteindre une baisse des coûts induite par une hausse de la demande. C’est ce que nous vivons en ce moment avec le développement massif de certaines filières.

Un autre enjeu de taille pour le développement de ces filières alternatives est la difficulté du stockage de ces énergies. En effet, pour le solaire comme pour l’éolien, la production repose sur les conditions climatiques. Il s’agit donc de trouver des moyens de stocker cette énergie pour qu'elle soit utilisée sur du long terme.

Parmi les différentes sources d’énergies des filières vertes, le bois-énergie est la filière en tête au niveau mondial. Peu derrière, l’hydraulique et les pompes à chaleur représentent une part importante dans la production d’énergie renouvelable. 

En dehors de ces secteurs, c’est l’hydrogène qui s’annonce comme une filière d’avenir (Lien vers article : Devenir incollable sur la production d'hydrogène). Son potentiel est énorme en tant que combustible. L’hydrogène a de nombreux avantages : une densité énergétique intéressante, une polyvalence et un mode de consommation qui n’émet pas de CO2.  

Aujourd’hui, plus de 900 000 tonnes d’hydrogène sont produites chaque année. L’État français s’est par ailleurs doté en 2020 d’un plan Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné. Il s’agit de faire de ce secteur un secteur d’avenir pour repenser la production d'énergie.

En effet, l’un des principaux avantages de l’hydrogène est la réduction des émissions de CO2 au niveau de sa production et de son utilisation. 


Les éoliennes une énergie verte pour la transition énergétique


Le secteur du bâtiment

Le secteur du bâtiment est un secteur qui a un fort impact sur l’environnement. 


À lui seul, le secteur du bâtiment est responsable de jusqu’à 123 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère tous les ans. Ce secteur représente aujourd’hui 44% des consommations françaises, notamment celles liées au chauffage.


Et pour tenir l’objectif de réduction de 50% de la consommation d’énergie sur le long terme, cela signifie deux choses :

  • Il faut que les logements existants soient rénovés : on parle de rénovation énergétique
  • Tous les nouveaux bâtiments construits doivent être à énergie positive : ils doivent produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. On parle d’exemplarité des constructions neuves.


L’enjeu est aussi un enjeu sociétal car aujourd’hui, le montant des factures de chauffage explose pour certains ménages. En cause : des constructions vieillissantes et mal isolées et l’utilisation massive du chauffage pour compenser. 


La mobilité

La question des transports et de la mobilité est une question de taille. 


Les transports représentent plus de 27% des émissions de gaz à effet de serre du territoire en France. Ils permettent la mobilité des personnes et des marchandises et comprennent :

  • le transport routier de voyageurs (par voiture, motos, cars, bus, vélos)
  • le transport routier de marchandise (poids lourds)
  • le transport ferroviaire (de personnes ou de marchandises)
  • le transport fluvial de personnes ou de marchandises
  • le transport aérien de personnes ou de marchandises


Dans la pratique, ce sont surtout les transports routiers générés par les véhicules particuliers qui engendrent le plus de pollution. 


Le secteur du transport est à l’origine de quatre types de GES : le dioxyde de carbone, le protoxyde d’azote, les hydrofluorocarbures et le méthane.


La loi de transition énergétique fixe donc évidemment des objectifs chiffrés à moyen et à long terme pour réduire ces émissions. 

Pour ce faire, la loi comprend différentes sections :

  • renforcer la planification de la mobilité 
  • soutenir le développement de véhicules plus propres avec l’émergence des véhicules électriques ou roulant avec du gaz naturel comprimé (Lien vers article : Quel est le rôle du gaz naturel dans la nouvelle mobilité ?)
  • accompagner le renouveau des usages de la voiture
  • favoriser l’usage du vélo 

💡En savoir plus : Énergies renouvelables et mobilité de demain, quelles complémentarités ?

 

L’offre technologique bas-carbone

Un autre enjeu important pour tenir les objectifs de réduction des émissions de CO2 est de s’interroger sur les pratiques et les processus de fabrication dans le secteur industriel.

En effet, dans la plupart des secteurs industriels, les processus de fabrication nécessitent l’utilisation de températures élevées très consommatrices d’énergies et qui en rejettent par ailleurs.

On pense par exemple à ces secteurs suivants :

  • le ciment qui représente à lui seul un quart des émissions de Co2 du secteur industriel
  • la sidérurgie : 28% des émissions 
  • la pétrochimie : 13% des émissions

Pour pouvoir réduire les émissions de tous ces secteurs, il existe différentes solutions. 

Il s’agit avant tout de remplacer les intrants énergétiques fossiles par de l’électricité issue de sources renouvelables voire même par une alternative non carbonée comme l’hydrogène, la biomasse ou des carburants de synthèse.

De l’autre côté, il faut également que la demande de ses produits diminue et surtout que les processus industriels soient optimisés pour limiter la réduction des émissions de CO2. 

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